Chapitre 2: Le Bois des Échos
Inaya, Solen et Mistral s'engagèrent dans le Bois des Échos, où chaque souffle du vent semblait murmurer des récits anciens. Les arbres, aux troncs tortueux et aux branches entrelacées, semblaient animés d'une vie propre, secrètement complices des secrets qu'ils abritaient depuis des siècles.
"Bienvenue dans le labyrinthe de l'histoire," déclara Solen en avançant avec prudence, ses yeux pétillants de malice. "Mais ne vous laissez pas tromper par les apparences, ici chaque ombre a son histoire à raconter, et chaque son vous pousse à vous perdre dans ces murmures envoûtants."
Mistral planait au-dessus, ses ailes déployées bruissant doucement comme un chant ancien. "Écoutez la forêt, mais ne vous laissez pas séduire par ces voix multiples," conseilla-t-il, vigilant face aux illusions qui pouvaient surgir à tout moment.
Leur progression était jonchée de pièges sonores subtils et de mirages captivants. Des échos de rires légers semblaient danser entre les feuilles, et de doux appels tentateurs rebondissaient contre les troncs antiques. Le regard déterminé d'Inaya ne fléchissait pas, même si ses doigts s'enroulaient nerveusement autour de son bâton de jeune sorcière.
"Cela pourrait être amusant," commenta Solen en riant doucement. Il s'arrêta un instant, remplissant ses poumons avant de laisser échapper un rire cristallin, éclatant à travers le bois. Le rire coula comme un flot pur, éclipsant momentanément les murmures trompeurs des esprits farceurs.
Les échos résonnants du rire de Solen les protégeaient, ébranlant les ombres espiègles qui cherchaient à semer la confusion. Inaya observa son ami avec admiration, inspirée par sa capacité à transformer l'atmosphère à l'aide d'une simple explosion de gaieté.
Malgré cela, le bois ne relâchait rien de son emprise mystérieuse, les tentant avec des visions fugaces et des mirages scintillants. Le trio avançait prudemment, la confiance en leurs compétences respectives et en leur solidarité les soutenait.
Au cœur du bois, un chuchotement plus distinct attira Inaya, un murmure doux qui semblait distinct des autres. Elle s'arrêta, fermant les yeux pour se concentrer. "Chut," murmura-t-elle, tendant l'oreille aux arbres vénérables qui semblaient lui parler directement.
Lentement, elle perçut une chanson de l'ancien temps, un souffle doux et rythmique comme le battement d'aile d'un géant endormi. C'était le Bâton de Vent. "Je peux le sentir," dit-elle, sa voix emplie d'une douce conviction. "Il est là, juste au-delà de notre vue."
Mistral, survolant les frondaisons, écouta le changement de tonalité de la forêt. Il fit signe à ses amis en voletant vers un endroit précis, un creux dans le sol recouvert de racines entrelacées. "Regardez," dit-il doucement, les guidant vers l'endroit qu'il survolait.
Inaya, avec l'aide de Solen, retira les racines qui cachaient un petit abri naturel où brillait faiblement le Premier Cristal du Vent, ses reflets illuminant les visages émerveillés du trio. Le cristal irradiait une lumière bleue douce, un rappel éthéré de la puissance des éléments naturels.
"Nous l'avons trouvé !" s'exclama Inaya, une joie pure inondant sa voix, tremblante d'émotion.
Cependant, lorsqu'elle tendit la main pour saisir le cristal, une onde de doute la submergea brièvement. Des pensées insidieuses lui traversèrent l'esprit, des murmures lui susurrant qu'une apprentie sorcière comme elle, avec ses pouvoirs encore balbutiants, pourrait échouer dans sa mission.
Solen posa une main rassurante sur son épaule, son sourire éclatant neutralisant l'emprise de ses inquiétudes. "Tu n'es pas seule, Inaya. Rappelle-toi pourquoi nous faisons cela ensemble."
Mistral, depuis sa position surélevée, lança un chant apaisant, une mélodie familière qui chassa les ombres restantes dans la conscience d'Inaya. Fortifiée par la détermination renouvelée, elle poussa de côté ses hésitations. Elle empoigna doucement le cristal qui pulsat au rythme de son propre courage retrouvée.
En sécurité dans sa main, le cristal symbolisait plus qu'un simple artefact. Il incarnait leur premier succès, la preuve de leur courage collectif face à l'inconnu et aux dangers dissimulés.
Dans le silence bienveillant du Bois des Échos, Inaya regarda ses compagnons. "Allons-y," dit-elle d'un ton résolu. "Nous avons encore un long chemin devant nous pour apaiser le volcan."