Chapitre 4 : Le Retour Triomphal
Avec la majesté de la Bête légendaire, un griffon au plumage doré, Lorenzo, Mira, Brak, et Cinder entamèrent leur retour vers Caldaria, illuminés par la promesse d’un village une fois de plus en paix. Le chemin de retour à travers la Forêt de Lumiala était parsemé de mystères. Cependant, une ombre menaçante se profila dans leur sillage : un sorcier envieux qui voyait en la Bête une opportunité de pouvoir.
Lorenzo, toujours vigilant, guidait le groupe. Mira, flottant aux côtés du griffon, amusait les siens avec des chants aussi cristallins que l’eau de source. Cinder, perché sur l’épaule de Lorenzo, éclairait le chemin de son éclat. Enfin, Brak, du haut de sa stature, veillait sur eux comme une sentinelle, guettant le moindre signe de danger.
La première embûche surgit à la lisière de la forêt. Un épais brouillard aussi épais que le sommeil les enveloppa soudainement. Ses volutes tourbillonnaient, formant des images trompeuses – mais Brak, le sage, ne se laissa pas duper.
"Attention, ce n’est pas le brouillard du matin," gronda-t-il, déroulant autour de lui une protection invisible, "quelque chose de sinistre s’agite en son sein."
Lorenzo se figea un instant, analysant la situation. "Restez groupés," ordonna-t-il calmement, son épée brillant doucement à sa ceinture, telle une promesse silencieuse de protection.
Cinder, grâce à sa perspicacité, murmura : "Les yeux ouverts, Lorenzo, ce sorcier semble maîtriser les illusions. Son but est de nous séparer."
"Pas tant que je suis là," répondit Lorenzo d’un ton assuré.
En combinant leurs forces, Mira chantant pour dissiper les voiles magiques, et Brak utilisant ses sens aiguisés pour percevoir au-delà des mirages, ils réussirent à briser le sortilège. Le brouillard se dissipa alors comme neige au soleil, révélant un chemin clair.
Mais ce n'était que la première tentative du fourbe sorcier. Plus loin, en sortant de la forêt, des ombres mouvantes se matérialisèrent, s’étirant pour former d’étranges créatures qui les entourèrent, grognant de manière menaçante.
Le sorcier, apparaissant comme une silhouette indistincte, ria d’une voix cruelle. "Ni vous ni cette Bête ne reviendrez chez vous ! Cette créature est à moi. Elle sera mon protecteur, mon joyau de puissance."
Lorenzo, déterminé, leva son épée, prête à tout pour son village. "Tu ne nous fais pas peur ! Ton avidité ne peut détruire la lumière que nous portons en nous." Mira prit de l'altitude en chantant une mélopée complexe, envoyant une onde sonore apaisante qui tinta dans l'air comme les clochettes du matin. Les créatures, fausses extensions de l'obscurité du sorcier, cessèrent leurs grondements, s’évanouissant comme un nuage percé par le soleil.
Brak poussa un rugissement puissant, forçant le sorcier à reculer. Cinder ajouta, sur un ton espiègle mais sage : "Ne lutte pas contre nous mais avec nous. Les ténèbres ne peuvent jamais engloutir la lumière éternelle."
Le sorcier, réalisant l’échec de ses manigances, fulmina mais s’évapora dans une rafale grise, jurant que cette n’était qu’une bataille parmi tant d’autres.
Une fois le sorcier parti, la route vers Caldaria fut plus paisible. À mesure qu’ils approchaient du village, le pic du soleil effaçait lentement le souvenir des épreuves passées.
Lorsqu’ils franchirent les collines surplombant Caldaria, le village tout entier les accueillit à bras ouverts. Les chants de joie résonnèrent dans l'air, renforcés par le courage et la résilience de Lorenzo et ses compagnons. Les villageois, leurs regards empli de gratitude, célébrèrent le retour de leurs héros avec feux de camp et festivités.
La Bête, désormais vue comme le protecteur sacré de Caldaria, se posa au centre du village, inspirant la révérence autant que l’émerveillement. Ses ailes dorées s’étendaient comme le voile d’un matin radieux, unifiant les esprits en une harmonie de paix retrouvée.
Ensuite, Lorenzo fut acclamé, entouré par ses amis fidèles, tous liés à jamais par ce voyage héroïque. "Lorenzo, Mira, Brak et Cinder", clamait-on autour des feux, "leurs noms gravés dans le cœur de Caldaria, exemples de courage et de loyauté."
Tandis que le soir enveloppait le village, les histoires de leur aventure se répandirent tel un conte légendaire. La lumière des flammes dansait sur les visages rieurs, et, au-dessus de tous, le griffon veillait, posant une patte bienveillante sur le sol qu'il entendait protéger.
Dans le crépitement des bûches, les anciens se murmurèrent, confiants, que la paix était enfin revenue, et que l'héroïsme de Lorenzo continuerait d'inspirer les jeunes âmes bien au-delà des frontières de Caldaria.