Chapitre 2 : Les Protecteurs de Saphir
Armés de leur nouvel indice, Naël, Lira, et Faolan se remirent en marche, la curiosité et la détermination guidant chacun de leurs pas au cœur des méandres de la Forêt Envoûtée. Les arbres aux troncs torsadés semblaient s'écarter pour les laisser passer, tandis que des fleurs phosphorescentes s'illuminaient de couleurs chatoyantes sous leur regard.
"Nous devons retrouver ce Saphir des Rivières," murmura Naël d'un air résolu. Lira vola légèrement autour de lui, répandant une poudre d'étincelles. "Je sens que l'harmonie de la rivière dépend de cet artefact mystique," ajouta-t-elle, ses yeux brillant d'enthousiasme.
Alors qu'ils s'enfonçaient davantage, un bruissement d'ombre attira leur attention. Une majestueuse panthère, aux yeux luminescents comme des gemmes de nuit, émergea silencieusement des fougères obscures.
"Je suis Sélène," déclara-t-elle d'une voix enveloppante comme un murmure de brise nocturne. "Autrefois, je veillais sur les eaux claires de cette rivière. Maintenant, un déséquilibre subsiste car l'esprit des ombres, Antombre, a volé le Saphir." Sa longue queue se balança de manière rythmique, traçant des motifs invisibles dans l'air.
Naël, bouche bée devant une telle apparition, s'approcha prudemment. "Sélène, comment pouvons-nous restaurer cet équilibre ?"
La panthère inclina gracieusement la tête. "Le Saphir repose dans le Domaine des Échos, une vallée où les sons deviennent illusions. Mais seuls ceux qui peuvent recréer l'harmonie de la rivière par le chant d'une mélodie ancienne peuvent espérer franchir les illusions et retrouver le sanctuaire où l'artefact est caché."
Les yeux de Lira pétillèrent d'excitation et de trouble à la fois. "Peut-être que je pourrais m'en souvenir," proposa-t-elle, plongeant dans le réservoir de ses souvenirs de fée.
Courageux, Naël proposa un plan. "Nous devrons être unis et coordonnés. Faolan, ta force nous sera précieuse pour résister aux leurs illusions accablantes. Et moi, je rassemblerai les échos grâce à ma stratégie. Lira, tu nous guideras musicalement. Ensemble, nous ferons vibrer la vallée au son de l'harmonie du passé."
Guidés par Sélène, le groupe progressa dans la forêt, chaque palier franchit les rapprochant de la vallée tant recherchée. Une fois au bord du Domaine des Échos, ils étaient prêts. Les arbres et cristaux scintillaient d'une lumière douce mais intense, amplifiant chaque geste et chaque murmure.
Dès leur entrée, une symphonie assourdissante les enveloppa. Des murmures incompréhensibles, des railleries dissonantes chuchotées par l'environnement lui-même. Chaque son rebondissait d'un cristal à l'autre, créant une cacophonie déstabilisante.
Naël sentit une vague d'appréhension l'envahir, mais il la refoula. Il savait que leur force se trouvait dans leur unité. "Respirez profondément et écoutez," ordonna-t-il avec assurance.
Lentement, Lira commença à chanter, sa voix douce et pure s'élevant au-dessus du tumulte. "Naël, Faolan, suivez-moi," murmura-t-elle.
Les deux compagnons prirent son rythme, mettant de côté le bruit du chaos pour se concentrer sur le souvenir d'une harmonieuse sensation perdue depuis longtemps. Les notes élégantes de Lira firent vibrer les cristaux, réveillant en eux une résonance endormie depuis des éons.
Petit à petit, ils harmonisèrent leurs propres voix et gestes avec elle. Naël utilisa sa ruse, modulant les échos en des réverbérations de courage et de solidarité. Faolan, une colonne de stabilité, produisit un battement sonore en synchronisation avec le cœur palpitant de la mélodie.
Lentement mais inéluctablement, la barrière intangible devant eux fondit, révélant un passage vers le sanctuaire de l'artefact. Les illusions se désagrégèrent, remplacées par un calme lumineux.
Devant eux, l'entrée du sanctuaire les attendait, prometteuse de défis à venir mais aussi de réponses importantes. Grâce à leur collaboration, ils venaient de franchir une nouvelle étape cruciale dans la restauration de la rivière.
Naël, conscient de la complexité de ce qui les attendait, se tourna vers ses compagnons, sourire aux lèvres : "Ensemble, il n'y a rien que nous ne puissions surmonter." Et ils empruntèrent le chemin vers ce qui restait encore à découvrir et à sauver.